Audition

Publié le par Lola Litha

Audition pour une pièce qui se jouera deux fois en janvier. Requiert des comédiens polyvalents.

Le lieu : une cave, dans la maison d'une amie des metteurs en scène. C'est très joli, il y a des lumières rouges, mais il fait froid.

Les participants : six comédiennes, cinq comédiens.

Obstacles : un gros chien, un chat, une petite fille.

Au nom de la convivialité, chacun passe devant tout le monde, tous ses petits concurrents donc. Les ricanements fusent à la moindre erreur.

Mais le péril le plus grand pour la concentration des comédiens est le chien, qui a une certaine propension à venir lécher la figure des gens sur la "scène" quand ils ont l'air triste. Parce que le chien a un coeur d'or. Quand il a fait son manège trois ou quatre fois, les metteurs en scènes, ses propriétaires, lui disent : "Ben alors ? on va devoir finir par t'enfermer en haut !" d'un air bonhomme. Bien sûr qu'ils ne le font pas.

Bon, d'accord, un chien, on s'y habitue. Pour passer une scène, une comédienne prend une chaise recouverte d'un châle à franges. Au milieu du dialogue, le châle bouge. Le chat de la propriétaire de la maison joue avec les franges. Et il ne bougera pas. C'est un chat. On ne lui donne pas d'ordres.

Certes, un chat, ça ne fait pas beaucoup de bruit. Mais il est plus de quatre heures et demie : au beau milieu d'un dialogue (évidemment), une petite fille traverse la pièce en courant et en riant. Elle est blonde avec des cheveux bouclés, elle a des yeux bleus, la voix cristalline et une mignonne petite robe mauve. Ca n'empêche, elle fait chier. Mais, comme pour les animaux, personne n'ose rien dire, avec raison d'aileurs. On se ferait mal voir. 

Les metteurs en scène penseraient qu'on a mauvais caractère, pas l'esprit de troupe, tout ça, quoi.

Après tout, de quoi on se plaint ? tout le monde sait qu'un entretien collectif pour un boulot, c'est plus stressant qu'un entretien individuel, mais une audition pour des comédiens, tout le monde s'en fout. Les comédiens n'ont pas besoin de concentration, n'est-ce pas ?

Publié dans Les joies du métier

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M
J'en ai une autre : <br /> Les profs, gérant la troupe de théâtre des 2des, ont décidé de faire des représentations à 14h30 pour des élèves du collège. J'étais bonimenteur (à cour, sur scène du début à la fin) et je voyais tout, dans la salle et sur scène. Les gamins faisaient mumuse avec leurs lasers sur la toge blanche d'Andromaque. Les profs étaient pas contents : ils sont donc venus me voir (pendant que les autres jouaient) afin que j'interrompe la scène le temps de punir les cancres (au lieu de les virer).
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P
Cette histoire me rappelle une anecdote qui va dans le même sens que "les comédiens, z'ont pas besoin de concentration".<br /> <br /> J'étais dans un centre de la petite enfance (chez vous, on appelle ça la crèche) à présenter un spectacle. Pendant la représentation, une éducatrice, qui trouvait qu'il faisait chaud dans le local, est passée sur la scène pour se rendre derrière le décor afin d'ouvrir une fenêtre ! Il y avait plein d'autres fenêtres à ouvrir dans ce local !!! La face de mon collègue quand il a aperçu l'intruse à ses côtés...<br /> <br /> Les comédiens, on a besoin ni de concentration, ni de respect.
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L
incroyable... quelle intérêt d'engager un comédien pour présenter un spectacle et tout gâcher en montant sur la scène ?
A
« on a devoir finir... »<br /> <br /> Allons, s’il vous plaît, les fautes de frappe sont si nombreuses partout ailleurs…<br /> <br /> ;-)
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L
Ah la la, quelle honte d'être l'arroseur arrosé... ;-)